Si sa première tentative face à l’élite, au printemps 2019 dans le Saint-Léger des Trotteurs, se solda par une modeste septième place suite à un départ raté, Guide Moi Forgan, ensuite repassé par les prix de séries provinciaux puis vincennois, s’est pleinement affirmé au premier semestre 2020 comme l’un des leaders de sa promotion sous la selle.
Avec une quinzaine de sorties à son actif depuis ses débuts au mois de février de ses 3 ans, Guide Moi Forgan est un cheval « tout neuf » qui, venu échouer de moins d’une longueur face à une Grâce de Faël en état de… grâce dans le Prix Louis Le Bourg en fin de meeting d’hiver parisien, a dévoilé son grand talent au printemps. Pour la plus grande satisfaction de son mentor Pascal Castel et de son jockey Christopher Corbineau qu’il a, l’un et l’autre, propulsés dans le clan des vainqueurs de top niveau en enlevant le Prix Henri Ballière lors de la journée des « Ducs » à la Prairie. Un premier succès de Groupe II suivi d’un triomphe éclatant dans un Prix Lavater déplacé à Laval en raison de la Covid 19. Aussi, le 21 juin, a-t-il été logiquement installé favori dans le Groupe I Prix du Président de la République. Mais, en dépit d’une belle prestation et notamment d’un très bon coup de reins final, il s’est heurté à une tenace rivale, Gladys des Plaines, face à laquelle il aura de multiples occasions de prendre sa revanche dans les mois à venir.
Adjugé 8 500 € lors de nos ventes de yearlings 2017, Guide Moi Forgan est un fils de « l’ex-fonctionnaire » des Haras Nationaux Neutron du Cébé. Lequel montra sa pleine mesure à 4 et 5 ans, ne trouvant que la championne Nikita du Rib, déjà lauréate du Critérium des 3 Ans en décembre 2004, pour lui barrer la route du succès six mois plus tard dans un nouveau rendez-phare uni-générationnel au sulky. Et la campagne suivante du petit-fils de Seilhac (quatre victoires semi-classiques au monté et premier dauphin de « l’invincible » Speed Clayettois dans le Prix de Normandie), réduite à sept sorties, fut tout simplement excellente. En effet, il accrocha notamment à son palmarès trois Groupes II et un second accessit de haut standing dans un Prix de Sélection apanage de Milord Drill. En cette occasion, il concluait tout près du très doué Orlando Vici (Critérium des 3 Ans avant d’enlever plus tard celui des 4 Ans) auquel il rendait cinquante mètres. Une super performance prouvant le potentiel que le rejeton de Chaillot (descendant, en lignées femelles directes des matrones Ua Uka et Sa Bourbonnaise, lauréate de six Groupes I dont au monté les Prix du « Président », de Normandie et des Centaures) a fort correctement transmis à la race au fil des saisons avant de produire le top trotteur co-élevé par Annick Perrochon et Christian Plard, ex-fonctionnaire lui aussi de l’institution créée, sous le nom de Haras Royaux, par Colbert au XVIIe siècle.
Un top trotteur aux couleurs mayennaises qui se trouve être le premier produit d’une jument titulaire de six accessits parisiens à 3 ou 4 ans avant de poursuivre sa carrière sur la Côte d’Azur. Le nom de cette poulinière : Trajane, petite-fille de Coktail Jet, gagnant du Prix d’Amérique et de l’Elitloppet devenu chef de race, et de Gazon, double vainqueur classique sous la selle de Gérard Mascle (Prix du « Président » et des Centaures). Soit une éminente « caution » concernant les aptitudes à porter l’homme de Guide Moi Forgan dont la ligne basse du pedigree a également donné des sujets ultra-performants dans la spécialité. Tel le feuron Upsalin, lauréat de trois Critériums et d’un Prix d’Amérique, mais également élu meilleur 4 ans sous la selle. C’était en 1968, soit la décennie précédant l’avènement de ses apparentés Hêtre Vif, Idée Baroque, Igor des Mézières et Idylle la Vaudière, tous montés au moins une fois sur un podium de haut niveau avec un cavalier sur le dos.
Véritablement, le joyau défendant les couleurs de Sandrine Loncke possède un papier et appartient à une famille maternelle riches de nombreuses références monté. Et c’est sur cette voie toute tracée qu’il se distingue.
