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LIVE TO TELL ou la nouvelle belle histoire caennaise de Jacques Cottel

Troisième, tout près de Lancier du Goutier et Lovino Bello, du Prix Jules Thibault le 6 juin, puis bon dauphin de Liza Josselyn dans le Prix Raymond Fouard deux semaines plus tard, Live to Tell confirme brillamment sa place parmi l’élite de sa promotion en remportant nettement, le 16 août, le Prix Phaéton, premier rendez-vous qualificatif pour les mâles en vue du Critérium des 4 Ans. Et ce dans un temps canon, permettant aux couleurs de Jacques Cottel de vivre une nouvelle belle histoire ayant pris naissance sur notre ring caennais.  
  

Déjà récompensé de ses achats caennais avec notamment, en association avec la SCEA Serge Delaunay, ceux du futur très classique Dragon du Fresne (Prix d’Essai et de Vincennes, cinq victoires de Groupe 2, 3e du Saint-Léger des Trotteurs et des Prix des Centaures et du Président de la République) et de l’excellente Hytte du Terroir (trois succès et deux accessits semi-classiques, 3e du Prix de Vincennes), Jacques Cottel voit une nouvelle fois sa casaque briller au top niveau grâce à un sujet acquis pour 11 000 € lors de nos vacations. Et qu’il possède cette fois en copropriété avec l’Écurie Alexandre Buisson, le professionnel ornais susnommé étant bien évidemment l’entraîneur de ce talentueux 4 ans.

Le 11 mars 2024, pour ses débuts, Live to Tell termine, en 1’16’’8, 2e à la Prairie, hippodrome où il a été qualifié, en 1’19’’5, en août de ses 2 ans. La fois suivante, il s’impose avec de la marge, et dans le même temps, à Saint-Brieuc, devançant Linguist d’Héripré, prochain lauréat parisien. Suite à cette performance lui est accordé un break de cinq mois au cours duquel il profite de baignades à la mer, et, après une course de remise en route (4e à Cabourg), passe à son tour, fin août, le poteau en tête à Vincennes, mais subit, après enquête, la rigueur des commissaires. À l’automne, une 5e place acquise au Croisé-Laroche précède une victoire à Enghien, puis trois premiers accessits consécutifs, dont un dans le temple du trot derrière le prometteur L’Amour Suprême (pas revu depuis lors). Et, en avril 2025, il se montre le plus fort sur le plateau de Gravelle avant d’y aligner quatre accessits : trois troisièmes places dans des épreuves apanage de la valeur montante Lancier du Goutier avant de tomber sur une « intouchable » Liza Josselyn dans le Prix Raymond Fouard (Gr.3). Véritable métronome, il conclut ensuite une belle série de dix podiums consécutifs par un quatrième succès, acquis en patron, dans le Prix Phaéton, Q1 menant au grand sommet qui réunira mi-septembre les meilleurs de la génération née en 2021. Qui plus est en faisant afficher la réduction record, pour un sujet de 4 ans, de 1’10 sur les 2175 mètres de la Grande Piste, la pouliche précitée ayant de son côté surclassé ses rivales dans le Prix Paul Leguerney et réalisé un chrono de 1’10’’9 au kilomètre.

Live to Tell est issu de la première production de Fifty Kalouma, lequel, drivé par son entraîneur Thierry Duvaldestin, enregistra d’emblée deux faciles victoires à l’automne de ses 2 ans, à Cabourg et à Enghien, puis prit une 3e place à Vincennes et intégra rapidement l’élite de sa promotion, se classant 2e des Prix Emmanuel Margouty, disputé sur 2175 mètres, et Maurice de Gheest, sur 2700 mètres. Après un break, il réalisa trois belles performances sur le plateau de Soisy, ne trouvant que Fabulous Wood pour lui barre la route du succès dans le Prix de Berlin, sur la longue distance. Ce avant de prendre sa revanche sur ce frère consanguin dans le Prix de Rome, couru sur 2150 mètres, départ à l’autostart, puis de monter sur la troisième marche du podium à l’arrivée du troisième volet du tryptique estival pour les 3 ans val d’oisien, le Prix Henri Cravoisier. Là, sur le mile, il anima les débats avant d’être débordé à la distance par le même Fabulous Wood et de concéder le premier accessit à proximité du but. Ensuite de retour à Vincennes, il ne retrouva pas son meilleur niveau et se montra même régulièrement fautif avant que sa carrière soit définitivement interrompue fin janvier de ses 4 ans en raison d’une fracture. Au sein de ses premières promotions L » et « M », ce fils de Ready Cash et d’une jument issue du mariage d’Elvis de Rossignol avec une fille du bon reproducteur Hêtre Vert descendante directe de la légendaire Gélinotte compte, au 22 août 2025, respectivement 57% et 55% de qualifiés tandis que 10 de ses 48 « N » inscrits au Stud-Book ont déjà obtenu leur passeport pour la compétition.

Mère de Live to Tell mais aussi de Nikita Erca (Hussard du Landret), qualifiée en 1’18’’4 le 17 juin à Laval, et de Ornella Erca, une pouliche de Feliciano qui montera sur le ring caennais le 25 septembre, Fabulous Sam a pour auteurs Royal Dream, pointé trois fois sur le podium du Top Étalons annuel au début de la présente décennie, père notamment du champion Hohneck, et Perle de Retz 1’14, gagnante à Vincennes à laquelle on doit aussi le hongre placé de Groupe 3 Butch Cassidy (352 K€ de gains) et l’utile Edarling, lauréate à Paris.

Le pedigree de Live to Tell présente deux retours croisés à 5 rangs. L’un 4×4 sur le chef de race Coktail Jet, via Kiwi (père de Sadaya de Cerisy, la génitrice de Fifty Kalouma) et Love You (auteur de Royal Dream), l’autre 5×4 sur Workaholic, à plusieurs reprises dans le Top 5 de nos géniteurs TF avant de s’installer tout en haut du classement des pères de mères de 2006 à 2011, puis de s’y maintenir dans le trio de tête les cinq saisons suivantes. Chez Live to Tell, le fils du chef de race US Speedy Crown est mentionné via Docéanide du Lilas (aïeule maternelle de Ready Cash) et Cygnus d’Odyssée (père de Perle de Retz). Mais un autre nom saute aux yeux dans le tableau, celui de Boadicée de Béval. Championne du début des années 90 entraînée par le maître Ali Hawas, elle était montée par Yves Dreux, le duo ayant fait main basse sur les classiques Prix d’Essai, de Vincennes et des Centaures, de même que sur quatre Semi-classiques. Sans oublier que, drivée par Patrick Hawas, elle s’imposa à 2 ans à Vincennes et s’y classa 2e du Prix Marcel Dejean (Gr.3) au même âge, ainsi que 3e du Prix Gélinotte (Gr.2) au mois de janvier de ses 3 ans. De plus, elle était fort bien née, son père étant le champion Minou du Donjon, vainqueur de Groupe 1 tant en France (Prix de l’Étoile, Prix d’Été à deux reprises) qu’à l’étranger (Aby Stora Pris et Copenhagen Cup), de dix Semi-classiques à Vincennes et du Prix d’Europe à Enghien, et sa mère la lauréate parisienne Nursavosca. Née des œuvres de Vasco (Fandango), cette dernière engendra également Horis de Béval (12 victoires dont 2 à Vincennes et 1 à Enghien) et Nahar de Béval, gagnant des Groupes 2 Prix Jockey et Grote Prijs der Lage Landen aux Pays-Bas. Tandis que trois de ses sœurs ont également bien tracé, leurs descendances comptant globalement une grosse vingtaine d’éléments riches de plus de 100 K€ de gains, dont la moitié a même dépassé la barre des 200 K€. Parmi ce lot, citons le classique Cyrus Buissonay, 3e du Prix des Élites, fils de l’excellente Kutara, 2e du Prix de l’Île-de-France.

Un croisement ultra-performant, celui de Ready Cash, dont sont les gènes sont ici transmis par un jeune étalon descendant direct d’une inoubliable jument et ayant prouvé tôt une grande classe naturelle, avec Love You, relayé quant à lui par l’un de ses meilleurs continuateurs ; une lignée maternelle solide incluant une jument de grande classe ; une belle séquence de pères de mères ; des inbreedings porteurs ; plusieurs matrones (Josubie, Morgaflore, Tahitienne, Amour d’Aunou, Nesmile, Héra de Bellouet, Étoile d’Odyssée, Géribia) présentes dans la cinquième colonne de son pedigree : Live to Tell, présenté en 2022 sur notre ring caennais par l’Élevage Erca, possédait au papier d’indéniables atouts pour se distinguer. Ce qu’il a brillamment fait.