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HULYSSE DIGEO, le Rêve d’un « petit propriétaire »

Le 3 septembre à La Capelle, le métronome Hulysse Digeo a confirmé son grand talent en s’adjugeant le Grand Prix de la Fédération du Nord, Groupe 2 disputé pour la troisième fois sur 1800 mètres, départ à l’autostart. Et ainsi y rejoint au palmarès le duo Horsy Dream – Idao de Tillard, égalant qui plus est, en 1’10’’3, le record réalisé vingt-quatre mois plus tôt par l’aîné des deux champions.    

Bien élancé au numéro 5 et ayant éphémèrement conduit le wagon de deux avant de se laisser couvrir par le grand favori Inexess Bleu, il a, après la disparition du précité sur faute à l’entrée de la ligne droite, comblé progressivement les deux longueurs et demie le séparant de l’animateur, le top 4 ans italien Falco Killer Gar, double vainqueur classique et 3e au même niveau du fameux Derby del Trotto, et en a disposé avec assurance aux abords du poteau. Venue en troisième épaisseur sur le deuxième rideau en face, Happy Danica, acquise également sur notre ring caennais, se montrait elle aussi très tenace, résistant au rush côté corde du double placé de Groupe 1 Justin Bold.
Mais il faut aussi rappeler qu’au cours des derniers meetings d’hiver et de printemps vincennois, le protégé de Jean-William Hallais avait enregistré six succès et un second accessit en seulement huit tentatives, engrangeant sur cette période quelque 230 K€. C’est dire la qualité de ce métronome qui, comme les grands nectars, ne cesse de s’améliorer, son capital-gains frisant désormais les 550 K€ ! 

Et que dire de la formidable histoire vécue par son propriétaire Martial Legablier qui, en octobre 2017, eut un coup de cœur pour ce joli poulain noir pangaré alors âgé de 5 mois et présenté par ses éleveurs Eugène Richer et Daniel Coru. Le début d’un « Rêve » qu’a pleinement concrétisé le fils du bien nommé Rêve de Beylev confié en location de carrière de courses à l’Écurie Jean-Claude Hallais.
Né des œuvres de Fortuna Fant (Critérium des Jeunes) et représentant donc l’excellente lignée mâle de And Arifant, ici associée au sang du magnifique et très doué Jiosco (7 succès de Groupe 2, 2e des Prix d’Amérique et de Paris), Rêve de Beylev 1’09, polyvalent trotteur, s’est distingué au haut niveau tout au long de sa carrière. Tout d’abord sous la selle, se classant 4e du Prix des Centaures à 4 ans, puis 2e du Prix Legoux-Longpré à 5 ans. Et par la suite au sulky, concluant à 6 ans 2e du Prix d’Été et du Grand Prix de Wallonie, à 7 ans 3e du Critérium de de Vitesse la Côte d’Azur, des Prix Chambon P et Jean-Luc Lagardère, à 8 ans 1er du Prix de la Marne, 2e des Prix Chambon P, de Washington, de la Ville à La Capelle, du Grand Prix de Wallonie, et de nouveau 3e du Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur, à 9 ans 2e du Prix Chambon P, 3e des Prix des Ducs de Normandie, René Ballière, de la Communauté de Communes à La Capelle et, sur le même hippodrome, du Grand Prix de la Fédération du Nord que son fils a donc pour sa part épinglé à son palmarès. Au haras, Rêve de Beylev se recommande aussi particulièrement comme le géniteur des étalons Elvis du Vallon et Fakir de Mahey, excellents à l’âge parmi le gratin, ainsi que de Je Rêve du Bois, gagnant d’une étape du GNT, et lui aussi acquis sur notre place.
Concernant la mère de Rêve de Beylev, Héloïse Poterie, petite-fille de Florestan et de Jet du Vivier ayant également donné le bon gagnant de Groupe 3 et 4e du Grand Prix de Wallonie Truman Dairpet, elle appartient à une souche maternelle comptant en son sein plusieurs performeurs de haut niveau dont Sébrazac, quadruple vainqueur classique avant de procréer le crack Général du Pommeau, Boy du Pré, gagnant semi-classique dans les deux spécialités, 2e des Prix du Président de la République et des Centaures, Ipson de Mormal, gagnant des Critériums des 4 Ans et des 5 Ans, et Attentionally, double lauréate semi-classique, 2e du Prix de l’Île-de-France et 3e du Prix de Cornulier. Attardons-nous maintenant sur Nuit d’Odyssée, la génitrice du héros de cette chronique, laquelle a signé neuf produits. Sept de ceux-ci se sont qualifiés, dont, outre Hulysse Digeo, totalisant 16 succès à ce jour (dont 9 à Vincennes et 2 à Enghien), quatre éléments ayant passé le poteau en tête à deux ou trois reprises en province, et Gypsie Digeo, fille de Kaiser Sozé (fils de… And Arifant) ayant enregistré 6 victoires, cinq au monté, dont deux sur le plateau de Gravelle au premier trimestre de ses 4 ans, et une à l’attelage, à Laval, puis mise à la reproduction en 2024.
Une Nuit d’Odyssée née de l’union du placé classique (3e du Prix de Sélection) et très bien né Corot (Workaholic et Natacha du Buisson, meilleure jument de sa promotion) avec la semi-classique Vive l’Odyssée 1’16 (Gazon). Celle-ci, deux fois gagnante à Vincennes à 3 ans et 3e au même âge du Groupe 2 Prix Paul Karle sur le mile, a notamment produit aussi Muse d’Odyssée 1’17, gagnante au monté à Vincennes à 3 ans, génitrice d’Azur 1’14 (100 K€) et aïeule de Franceville 1’12 (12 succès – 224 K€), et le bon serviteur Oscar d’Odyssée 1’14 (191 K€), huit fois à l’honneur dans le Centre-Est ou le Sud-Est. Tandis que son sang coule également dans les veines de Hélios d’Eurvad 1’12 (123 K€), sextuple vainqueur en activité.

Étoile d’Odyssée, une véritable matrone

Quant à la 3e mère de Hulysse Digeo, L’Odyssée 1’17 (7 succès à Vincennes et Prix de Londres à Enghien – 130 K€), génitrice de Bolide d’Odyssée 1’15 (7 victoires) et Désir d’Odyssée 1’17 (10 victoires), et aïeule entre autres du vainqueur de Groupe 3 et placé de Groupe 2 Jasmin d’Odyssée 1’12 (10 succès – 367 K€), du trio fratricide Roberta 1’12 (227 K€) – Sugar Dancer 1’13 (151 K€) – Extasy d’Ourville 1’12 (2e du Prix Gaston de Wazières – 179 K€), et de Diamant du Nil 1’13 (130 K€), elle fut le fruit du mariage de Beauséjour II (Kerjacques) et de la classique Étoile d’Odyssée 1’20m (Prix Edouard Marcillac et Pierre Gamare, 2e du Prix d’Essai, 3e des Prix des Élites et des Centaures).
Une Étoile d’Odyssée fille de Fandango, auteure aussi de Nymphe d’Odyssée 1’18m (4 succès semi-classiques, 4e du Prix des Élites) et véritable matrone car si elle est par ailleurs la grand-mère de Mon Jeu Diam 1’14 (Prix des Centaures, 2e du Saint-Léger des Trotteurs et du Prix d’Essai), sa fille susnommée a donné au Stud-Book le brillant reproducteur Cygnus d’Odyssée 1’13 (Critérium des 4 ans, Prix de Sélection) et est devenue notamment l’aïeule de l’étalon de tête Prodigious 1’11 (Critérium Continental, 3e Critérium des 4 Ans), de l’excellente suédoise Vincennes (Svenskt Trav-Oaks, Breeders’ Crown 3- åriga Ston, Gran Premio della Lotteria), du triple vainqueur de Groupe 2 et placé de Groupe 1 Excellent, de Jelyson (Prix d’Essai), de Jasper Turgot (2 succès de Groupe 2) et de bien d’autres trotteurs de qualité.
Une qualité de la souche déjà marquée au sein des générations précédentes puisqu’Idylle (1952), outre Odyssée P, la mère d’Étoile d’Odyssée, légua à la race les étalons Son Idylle P (4 victoires semi-classiques, 2e des Prix des Centaures et de l’Île-de-France, 3e du Critérium des 4 Ans), Quito P (Prix de Normandie, 3e du Prix de Cornulier) et Valiant P (4 succès parisiens, grand-père maternel d’un certain Quadrophénio), ainsi que Ton Idylle P, génitrice  de Glatz (Prix Édouard Marcillac) et 5e mère du très bon 9 ans suédois Usain Töll (Gran Premio Duomo, Prix Kerjacques à Vincennes, 2e du Campionato Europeo et du Gran Premio Due Mari, 3e du Gran Premio delle Nazioni).