Remporté respectivement en 2015 et 2021 par Carlos des Caux et Inouï Danica, sujets achetés lors de nos ventes, le Prix Hémine, Groupe 2 réservé depuis la saison passée aux seules femelles, a de nouveau été frappé du sceau caennais. Grâce à Kyrielle des Vaux, acquise pour la somme de 3500 € et qui se pose désormais comme la plus brillante étoile de la E.A.R.L. Blestel, élevage manchois fidèle à notre rendez-vous commercial automnal.
Si elle venait de s’imposer facilement à Enghien après avoir pris un second accessit au mois de février à Vincennes où elle avait, plus tôt, passé le poteau en tête mais subi la rigueur des juges, quatre de ses rivales lui étaient préférées au betting. Un statut d’outsider que la pensionnaire de Charley Mottier, défendant la casaque de Dominique Galienne, oncle côté maternel de ce dernier, et montée par son cousin germain Mathieu Mottier, a transformé en celui de nouvelle leader de sa promotion chez les pouliches au monté. Ce au prix d’un succès acquis à la suite d’une vive accélération à l’intersection des pistes qui l’a mise rapidement hors de portée de ses rivales.
Trois générations après la championne Hirondelle du Rib, Rolling d’Héripré, le père de Kyrielle des Vaux, descendant de la matrone Héra de Bellouet issu des œuvres de Dahir de Prélong et d’une fille de Blue Dream (Prix du Président de la République), a donc signé une autre femelle de grande qualité. Et ce sur la base de pedigrees présentant, à cinq rangs, des inbreedings croisés ressemblant. Ainsi, on trouve des retours sur Fakir du Vivier et Kerjacques pour l’aînée tandis que l’héroïne de cette rubrique est inbred sur les parents de Fakir du Vivier, Sabi Pas et Ua Uka (également présents dans le tableau via Jet du Vivier), et aussi sur Kerjacques, par l’intermédiaire de son continuateur le plus célèbre, Chambon P. Un Chambon P auteur de la 2ème mère de Kyrielle des Vaux, Marina de Chenu, jument au papier construit sur un retour souche sur souche puisque sa mère est une petite-fille de la jument base Riponne, la 4ème mère du chef d’œuvre de l’élevage Pellerot. Cette Marina des Vaux, après avoir donné notamment le bon trio de compétiteurs composé de Val du Clos (283 K€), Castel du Clos (102 K€) et Hermine d’Enfer (145 K€), est très bien prolongée au stud-book par ses filles, parmi lesquelles Noisette des Vaux, la mère de Kyrielle des Vaux.
Lauréate provinciale, Noisette des Vaux a pour auteur le remarquable reproducteur et père de mères Hand du Vivier, multiple gagnant de Groupe 2 au sulky dont le géniteur, And Arifant, s’imposa au même niveau de compétition, mais sous la selle. Avant l’avènement de Kyrielle des Vaux, la descendance de Noisette des Vaux pouvait être qualifiée d’honorable puisque comptant déjà, au premier degré, quatre multiples vainqueurs emmenés par Triomphe des Vaux (86 K€), lequel s’adjugea également de nombreux accessits à Vincennes, hippodrome où l’encore maiden Joyeux des Vaux est monté sur un podium. De plus, cette Noisette des Vaux est, comme sa génitrice, partie pour tracer puisque sa première fille mise à la reproduction, Dynamite des Vaux, n’est autre que la mère de l’excellent Jean Balthazar, titulaire de cinq succès à Vincennes, dont un Groupe 3, du 23 septembre au 22 janvier derniers. Et, outre sa filiation, ce Jean Balthazar possède un autre point commun avec Kyrielle des Vaux : celui d’avoir fait tomber lui aussi le marteau du commissaire-priseur caennais !