Idao de Tillard : la Classe dans les veines et sur la cendrée

Idao de Tillard : la Classe dans les veines et sur la cendrée

Excellent dauphin, fin janvier, d’Izoard Védaquais dans la Sulky World Cup 4 Ans, l’un des nouveaux grand temps forts internationaux du meeting hivernal, Idao de Tillard a, treize jours plus tard, pris sa revanche sur le précité dans le Groupe II Prix Ephrem Houel. Ce avant de connaître une consécration classique en survolant le Groupe I Prix de Sélection. Un véritable champion !

Top price, à 27 000 euros, de notre journée de ventes du 8 octobre 2019, Idao de Tillard se qualifie en 1’20’’1, avec une évidente marge, le 14 mai 2020, lors de la première séance caennaise ouverte à sa génération. Il n’effectue toutefois ses débuts en compétition que fin janvier 2021, à Argentan, s’y imposant nettement au sprint avant de rééditer en poulain déclassé quelques semaines plus tard à Vire. Cependant, son mentor Thierry Duvaldestin le ménage, le faisant bénéficier d’un break jusqu’à un parcours de remise en jambes début août que suivra une série de quatre succès consécutifs entamée par une réussite sur l’herbe avant, désormais plaqué des antérieurs, de s’imposer aisément à trois reprises sur le sable, dont une fois à Enghien. Le présent meeting d’hiver 2021-2022 arrive, et si Ialto d’Hertals, le maintenant à son extérieur sur les 2 700 mètres de la Grande Piste, lui résiste d’abord d’un rien le 21 novembre, il renoue avec le succès, aux dépens du précité, le lendemain de Noël, sur 2 100 mètres autostart. Crédité de la réduction de 1’10’’7, il pulvérise en fait le record des 3 ans sur le parcours. Une invitation à viser haut dans la hiérarchie, son ascension vers les sommets de sa promotion passant ensuite, à présent déchaussé des postérieurs, par une brillante victoire sur les 2 700 mètres du Groupe III Prix de Ribérac. Pour l’anecdote aux dépens notamment d’If I Tell You (3e) avec lequel il avait cheminé de conserve le jour de leur qualification commune. Puis se présente à son programme le nouveau Prix Ourasi, Groupe I également dénommé Sulky World Cup 4 Ans. Dans cette épreuve internationale ayant réuni la crème des sujets tricolores et transalpins nés en 2018, il s’intercale entre les compagnons de l’entraînement Allaire Izoard Védaquais, précédemment classé 2e du Critérium des 3 Ans après être demeuré invaincu en douze tentatives, et Callmethebreeze, récent 3e du Prix Charles Tiercelin après avoir conclu au même rang, en octobre, dans le richement doté Derby del Trotto romain. Et dans la foulée de ce « podium » de top niveau, il confirme le 12 février dans le Prix Ephrem Houel où, porté tout de suite au commandement, il se voit contraint de céder un relais avant de s’installer de nouveau en tête sur une très énergique accélération comme en témoigne ce pointage de 1’02’’ et fraction au tracking dans la descente du toboggan noir. En montant, Clément Duvaldestin, son partenaire attitré, le laisse couvrir par Izoard Védaquais, puis, lorsqu’il en trouve l’occasion à mi-ligne droite, le décale du dos de son rival dont il dispose au prix d’un coup de reins incisif. Puis, lors de l’ultime rendez-vous du meeting d’hiver 2021-2022, le 5 mars, il s’aligne dans l’inter-générationel Prix de Sélection où est ouverte la succession du crack Face Time Bourbon, lauréat des trois dernières éditions. Prompt, Idao de Tillard imprime son rythme à l’épreuve et, si en haut de la côte, Hohneck se hisse à l’extérieur de son compagnon de couleurs Italiano Vero dans son sillage, le fils de Sévérino amorce aux deux tiers de la courbe finale une vive accélération, se détache sans coup férir du duo Allaire et file au poteau en cheval de grande classe.

Et la classe, on la trouve parallèlement dans les veines de notre jeune champion doublement frappé du sceau Chaunion. Ainsi, son auteur, Sévérino fut mis bas dans l’élevage calvadosien par une certaine Katia de Tillard.  Lauréat des Prix Albert Viel et Critérium Continental, il rassemble les sangs des poids lourds Buvetier d’Aunou, Mon Tourbillon et Podosis. Quant à la génitrice d’Idao de Tillard, America de Tillard, une fille du champion sous la selle First de Retz (Prix de Normandie, Prix de Cornulier à deux reprises), et donc petite-fille de Podosis (avec à la clé un inbreeding 4×3 sur ce fils de Florestan), elle est issue des œuvres de la gagnante de Groupe I Classe de Tillard. Celle-ci, fille de Workaholic, s’adjugea en effet le Critérium Continental. Ce après avoir enlevé quatre Groupes II à l’âge de 3 ans. Et avant de très bien tracer au haras. Ainsi, à ce jour, elle est la mère ou l’aïeule de pas moins de onze sujets, tous labellisés « Tillard », possédant plus de 100 000 euros de gains, le plus argenté étant, pour l’heure, Brio de Tillard (330K€). Nous sommes là au cœur de la riche souche partant de Fille Princière (Quito), semi-classique des années 70 auteure d’un quatuor de qualité formé de Olympe de Tillard (la mère de « Classe » et grand-mère notamment de Bettina de Tillard et Dame de Tillard), Quadol de Tillard, Ramsès de Tillard et Uranus de Tillard. Ce tandis que de deux autres de ses filles descendent Gala de Tillard et Verdi de Tillard. Un concentré de performeurs ayant décroché la mention Groupe ou bien millionnaires en francs.